CHÂTEAU D’EAU
L’espace me déchire
Je m’égare dans le trompe-l’oeil
De la lumière qui se casse dans mes yeux
Je regarde cet homme et cette femme
Se diffondre dans l’abyme du mouvement muet
Je ne les écoute pas
Car je tue leur histoire qui coule
Dans le château rouge
PARC MONCEAU
Le ciel de Paris cache les dentelles des volets d’Haussmann
une jupe voile sur l’humidité grise
plonge sa langue rose
Et je marche sur les pavés imprégnée du sang des corps aimés, étranglés,
telle que la langue de mon amant
Sous une orangerie humble je rêve des cheveux d’arbres solitaires dans ma poitrine
Je pleure je flâne je cours
et je m’ouvre telle qu’une cible vers leur fenêtres erronées
Ils sont où ? Comment je pourrais les voir ?
Leur visages
Leur sang
Leur paroles envolées avec le vent
Des mots furieux obscènes cassés dans un moment d’absence
Et alors je vois cet homme qui marche envers moi mais qui ne me cherche pas
Et à ces côtés des maîtres des arts martiaux se plongent se courbent et se jettent par terre devant femme grosses femme enceintes des mères des filles de la chair qui a faim
Faim de la chair de l’amour
Et alors le cercle magique de ce Royaume se casse
Ma fuite aussi
Je cours nue
De l’eau vivante